J'ai grandi en banlieue de Illumis à Kalos. En général, la vie hors de la maison, ce n'est pas facile. Mais dans mon cas, la vie à la maison était encore pire. Mon père n'était à la maison que quelques heures par semaine pour voler un burger ou une crêpe au souper du dimanche, le pire moment de la semaine. Ma mère, elle, faisait son possible six jours sur sept pour nous faire vivre, mon grand frère et moi. Elle travaillait jours et nuits pour ramener du fric à la maison. Mon frère, lui, était chargé des corvées de toutes sortes, et à moi on assignait la bouffe, qui se limitait souvent à des burgers et des crêpes. Malgré la qualité de vie de merde que nous avions, nous nous aimions tous très fort.

Vous me direz qu'il y a toujours pire. Et je vous crois. Mais je l'avoue, j'aurais voulu avoir une plus jolie enfance, où le seul désir pour une petite fille est d'avoir un mignon pokémon (style evoli, vous voyez) pour lui tenir compagnie.

Bref, après toute cette merde, mes talents de cuisinières sont toujours complètement à chier, mais j'ai tout de même développé quelque chose d'utile. We-woui. Je suis devenue une jolie jeune femme pleine de vie qui ne se laisse jamais abattre. Si c'est tu pas beau!? Sans blague, je suis fière de ce que je suis devenue. Et ça, c'est grâce à Reeva.

C'est en prenant une petite marche tranquille un dimanche, à l'heure du souper, que je l'ai vu pour la première fois. Elle était étalée sur le bord d'un sentier, épuisée. Elle semblait avoir combattu et quelqu'un l'avait laissé là. Puisqu'elle était inconsciente, je l'ai ramenée chez moi pour panser ses blessures et lui donner un peu de nos restants. Le lendemain matin, BOUM, elle était couchée dans mon lit (Mais attentez, il n'y avait rien de mignon là-dedans! En effet, elle s'était défait de ses pansements et avait mit du sang partout sur mes draps, la cochonne! J'ai du dormir avec une serviette pendant une semaine, car les draps qu'elle avait tachées étaient de couleur blanche et malgré toute l'eau de javel que mon frère y avait mit, ça-ne-par-tait-pas!). Bref, elle semblait m'avoir adopté. Ce n'est que plus tard, quand elle fut rétablit que son caractère de cochon s'est présenté, mais elle me faisait bien rire donc je l'ai baptisé et depuis nous sommes inséparables.

Parlant d'inséparables, je ne vous ai pas parlé de mon frérot! Lui et moi, on s'aime bien. J'aimerais bien vous le présenter un jour. On verra s'il est capable de se libérer. Son emploi le tien pas mal occupé. Ü

Mais bon, revenons à nos moutons. Reeva m'a, comment dire, guidé vers le côté sombre de la force. Je ne m'étais jamais vraiment amusé avant son arrivée dans ma vie. Bien sûr, une bonne partie de cartes le soir en famille, c'est bien, mais là je vous parle de grimper aux arbres surplombant des falaises, courir sur des rochers couverts de mousse, traverser une autoroute! Reeva était vraiment une dure à cuir et elle réussissait toujours à m'embarquer dans ses histoires de malades avec sa bouille d'ange... De jours en jours, je sentais que je devenais vraiment moi-même. Grâce à toutes nos conneries, à Reeva et moi, j'ai pu découvrir mon goût de l'aventure, ma fougue et même mes capacités séductrices (elles sont franchement très utiles lorsqu'on n'a pas un sous en poche, mais qu'on a follement envie d'une crème glacée).

Nous avons beaucoup voyagé, et nous avons fait un énorme chemin ensemble sur la plan de la confiance entre autres. Premiers combats pokémon, premières défaites, premières victoires et même première captures! J'avais environs 17 ou 18 ans (juste avant l'arrivée de la foutue loi) quand nous avons ensemble combattu Skye dans la grotte Coda à Kalos. Je l'ai capturée à l'ancienne, et malgré tout ce que les autres peuvent en penser aujourd'hui, je suis extrêmement heureuse de l'avoir fait. C'est grâce à elle que nous avons pu découvrir rien d'autre que le fossile de Buck dans un recoin de la caverne. Peut-être qu'elle éprouvait déjà de l'affection pour lui avant même qu'on ne le réanime ? En tout cas, maintenant qu'il vit, elle est toujours scotchée à lui (à son grand déplaisir).

Après avoir exploré tous les recoins de Kalos, j'ai voulu prendre le large pour amener mes belles fesses ici. J'ai beaucoup d'attachement à ma ville de naissance, mais j'ai un penchant pour les plus petites villes. Et cette fois-ci, pour changer, j'ai avec moi les trois (ou quatre, c'est difficile à dire avec la deuxième tête de Reeva) meilleurs amis du monde...