Céladopole. Deuxième ville la plus grande de la région, particulièrement attractive par son immense centre commercial et par son casino. Quant à ce dernier, Drew était aussi rigoureux avec l'argent, qu'amateur de jeu de hasard, toujours avec parcimonie bien sûr. Il y avait quelque chose d'assez excitant dans le hasard, une petite flamme fébrile qui tenait en haleine jusqu'au bout : Chance ou malchance ? Les gens pariaient souvent sur leur karma. Lui était trop terre à terre pour croire en une bonne ou mauvaise étoile. A chaque fois qu'il mettait les pieds dans ce genre d'endroit il tentait toujours de gagner via un raisonnement logique, entre probabilités et stratégies. Si de temps en temps il réussisait coup par coup à ses fins, il devait avouer que le hasard n'était jamais très loin. Tomber dans la triche ? Bof. Il pourrait, il n'était pas figure d'honnêteté non plus, il n'en voyait simplement pas l'intérêt. C'était trop facile à son goût de tomber là dedans et finir par ne plus pouvoir se détacher de cette spirale infernale.
En l'occurence s'il avait mis les pieds ici ça n'était pas vraiment par coïncidence. Il avait en effet un rendez-vous strictement professionnel en vue mais toujours dans le même domaine : Parler "gros sous". Si la Ligue voulait être à la hauteur technique de son concurrent principal, il fallait bien trouver des sponsors. La ville des affaires était l'endroit parfait pour convaincre les différents entrepreneurs de financer leur cause, surtout quand on savait parler à des commerçants qui subissaient l'arrêt des combats et des captures. Que ce soit parce que leurs marchandises devenaient obsolètes ou illégales, ou bien parce que la fermeture des arènes amunuisait l'affluence des dresseurs de tous horizons.
Dans tous les cas il y'avait de quoi convaincre quelques personnes à les sponsoriser.
Affaires terminées et sur le point de repartir pour Safrania après un repas, son regard se stoppait sur un ranch bien particulier. Ce n'était pas cet élevage qui vendait des oeufs dont certains pouvaient provenir d'autres régions ? L'âme du collectionneur en lui refaisait surface. Le hasard aussi. Quoi de mieux que de recommencer sa chasse aux pokémons que par un imprévu ? Un peu comme à la loterie, un oeuf pouvait contenir le plus beau spécimen qu'un cas un peu moins intéressant mais qui mérite quand même à ce qu'on s'intéresse à lui. Et surtout avec l'excitation de posséder un pokémon qu'il ne trouverait jamais par ici.
Après tout, après avoir fait de si bonnes affaires pour la cause qu'il servait lui aussi, il avait bien le droit de céder à ce petit caprice. Dans quelques semaines il saurait si ce coup de dés serait de bonne fortune ou un peu moins. Juste un pokémon qu'il n'avait jamais eu en possession le comblerait à la hauteur de ses espérances.
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Dim 20 Mar - 23:26
Solo Eclosion
“Dis maman ? Comment les pokémons ils font des bébés ? Eh bien tu vois ma petite, on donne le pokémon de ton choix à la pension puis un métamorph et…” NON ! STOP ! Chut. Tout le monde savait comment faire des oeufs. Surtout plein d’oeufs. Vous voyez ce qu’ils auraient du interdire ? Les pensions qui utilisaient la méthode métamorphs pour faire des bébés. C’était carrément de l’esclavage ! Les pokémons devaient s’épuiser à ça. Tous les jours, toutes les heures, à s’accoupler avec un métamorph chelou, pondre des oeufs et… Ouais, pire que de l’élevage en batterie.
Plus Drew se promenait avec son propre oeuf, plus il se demandait si cet élevage d’oeuf n’était pas… Comment dire.. Si réglo’ que ça ? C’était étrange d’avoir AUTANT d’oeufs non éclos en stock. A moins qu’ils les importaient d’autre régions, comme un gros trafic de poké..? Ça, ça le perturbait moins que d’imaginer une horde de métamorphs cachés dans un sous sol avec plein de pokémons encagés et… Stop on avait dit. Stop. Il priait presque pour le trafic. Mon Dieu, s’il retournait là bas, il ne verrait plus jamais le couple de p’tit vieux de la même manière.
Pourquoi fallait-il que ses pensées soient toujours polluées lorsqu’il faisait son footing matinal ? Je veux dire, normalement le footing, courir, se dépenser, mettre de la musique sur ses oreilles, c’était sensé vider l’esprit, être léger, se soustraire des soucis quotidiens.. Non. Pas pour lui. Lui ça lui faisait TOUJOURS penser à des trucs à la con. Est-ce que les Prinplouf avaient des genoux ? Si un chamallot remplissait sa bosse d’alcool, serait-il bourré pendant des mois ? Pourquoi la peur des mots trop longs s'appelait-elle hippopotomonstrosesquippedaliophobie? Que de questions existentielles qui lui pourrissaient à chaque fois ses sorties sportives solo. L’avantage c’était qu’au moins, lorsque venait le temps de s’endormir, toutes les questions il se les était déjà posées dans la journée, il évitait les mini insomnies. Il n’y avait rien de plus pénible que d’être allongé dans son lit et de se tourner et se retourner dans tous les sens car des pensées parasites venaient chanter leur refrain en boucle ! D’ailleurs, pourquoi est-ce que c’était généralement pile au moment de vouloir dormir que le cerveau s’activait ? Et voilà, il repartait sur une autre question…
Essoufflé et en sueur au bout d’une bonne heure de course à pied, il s’arrêtait pour bien s’hydrater et marchait pour faire lentement chuter la température du corps ainsi que de reprendre un rythme cardiaque moins intense. C’était à ce moment là qu’il sentait bouger quelque chose dans sa sacoche. Il accrochait celle ci à la fois comme une ceinture, et une autre lanière autour de sa cuisse pour qu’elle reste bien collée contre son rein et sa hanche. A force ça ne le dérangeait plus et il avait l’avantage d’avoir tous ses objets et pokéballs sous la main en cas de besoin. Ici c’était justement l’oeuf qui s’agitait : L’heure de l'éclosion était venue.
Il l’attrapait avec le moins de précipitation possible et le posait à terre, l’excitation curieuse de voir ce qui allait en sortir. Ça bougeait de droite à gauche, d’avant en arrière, commençait à se craqueler. Il se sentait comme un petit garçon devant un cadeau amené par le cadoizo de Noël. Sa main se plaçait devant ses yeux lorsque la lumière sortant des craquelures se fit trop intense. Ça rajoutait un peu plus de magie à l’instant, on ne savait qu’au tout dernier moment ce que la nature nous amenait.
- Amagara..
Soufflait-il, époustouflé. Il n’en avait vu qu’à la télévision lors de reportages dans des réserves d’autres régions, ou encore dans des livres. Il était si fier de pouvoir en voir un de ses propres yeux, de posséder un pokémon comme celui-ci. C’était un touuuuuuuut petit pokémon… D’un bon mètre trente. Il paraîtrait que ce pokémon préhistorique fut ramené à la vie par les scientifiques grâce à son ADN conservé dans de la glace depuis cent millions d’années. L’Amagara poussait un cri adorable, en s’approchant de son dresseur maladroitement sur ses pattes à la façon d’un nouveau-né. Il en ferait fondre même les coeurs les plus froids. La fraîcheur que son corps dégageait faisait du bien à Drew qui était encore en surchauffe grâce à son petit sport quotidien.
- Salut toi.
Sa main glissait sur le cou du pokémon glace et roche, dans un instant de douceur qu’il ne réservait qu’à ses propres poké. L’homme était très strict autant avec lui-même qu’avec son équipe, et encore plus avec les gens autour de lui, mais il avait ça. Il savait offrir des instants de tendresse quand il le fallait. C’était rare, mais ça arrivait et toujours au bon moment. Le jeune Amagara en avait le bout de ses cils voilés qui en devenait vert, heureux. Ce Pokémon était fascinant, emprunt d’une empathie hors du commun. Ça risquait d’être plus difficile de l’élever comme il avait entraîné ses autres pokémons : Avec une main de fer ganté de velour. Les Amagara étaient délicat, protecteurs, toujours plein de bons sentiments. Ils étaient encore plus sensibles aux émotions extérieures que les autres. Ça faisait de lui un pokémon intéressant aux yeux de l’ex-champion, qui se demandait déjà comment il allait procéder avec lui. Fini les pensées polluantes et polluées de métamorphs bizarres. Il se voyait déjà entrain de combattre avec le pokémon toundra.
L’homme présentait doucement une pokéball à son nouvel allié, qui venait de lui-même presser le bouton. Un oeuf, c’était presque trop facile pour lui. Mais la patience qu’il fallait pour le faire éclore et la surprise qui en sortait en valait quand même la peine.