Tristan est né et a vécu toute son enfance à Port Tempères, une petite bourgade de la région de Kalos qui tient sa particularité du fait que la partie haute de la ville est reliée à partie basse par un monorail. Le petit garçon qu'il était aimait par dessus tout faire des allers-retours dans cette grande machine, et il pouvait le faire à loisir car son père était le conducteur attitré du monorail.

La famille White vivait une vie heureuse et paisible à cette époque. La mère de Tristan était fleuriste et travaillait à mi-temps dans l'arène de la ville, qui était dédié aux Pokémon Plante. Tristan avait aussi une grande sœur, Annabelle, qu'il aimait tendrement, et c'était réciproque.


Mais tout bascula lors de l'arrivée d'un troisième enfant, une petite fille du nom d'Harmony. Déjà, lorsqu'elle était dans le ventre de sa mère, les médecins c'étaient aperçu que quelque chose clochait dans sa formation : elle était atteinte d'une maladie génétique rare, qui l'empêcherait de marcher lorsqu'elle aurait grandit : elle était destinée à passer sa vie en fauteuil roulant.

Ce fut un choc pour le père de Tristan, qui ne se sentait absolument pas capable d'affronter cette épreuve et d'élever cette enfant, même avec le soutien des membres de sa famille. Le temps s'écoulant, il partit en dépression, et ni sa femme, ni ses deux aînés ne pouvaient changer quoi que ce soit : chaque jour, la maladie le rongeait de plus en plus, et la situation devint, pour lui, très vite insoutenable.
Une nuit, pendant que toute sa famille dormait, il s'enfuit de la maison sans dire un mot ni laisser de trace : toutes ses affaires avaient disparu. Tristan avait huit ans, et plus jamais il ne revit le visage de son père.

Le pauvre petit garçon se sentait trahi, il avait l'impression que tout était de sa faute, et alors qu'il était joyeux et insouciant, ce caractère disparut, et il se referma sur lui-même, jurant sur l'honneur que plus jamais il ne ferait confiance à un homme de toute sa vie.
La famille détruite dut faire son deuil et repartir de plus belle : la mère de Tristan, pour compenser le départ de son mari, commença à travailler à plein temps à l'arène. Comme elle rentrait tard chaque soir, c'est Annabelle qui s'occupait de son petit frère et de sa petite soeur, même si Tristan l'aidait beaucoup à la tâche. Harmony, quant à elle, était restée muette, et ne savait prononcer que quelques mots. Comme elle était en fauteil roulant, elle demandait une attention toute particulière, et pouvait compter sur son frère et sa sœur pour pouvoir s'occuper d'elle.

Le temps passa, Tristan avait désormais douze ans, et voulait retrouver la vie sociale qu'il avait délaissée lorsqu'il apprit la nouvelle pour le départ de son père : le garçon décida donc de prendre des cours de théâtre, chaque samedi après-midi. Ce cours le passionnait : tous ces textes, ces costumes, cette sensation de pouvoir devenir qui il voulait... Tristan revivait ! Il avait retrouvé sa joie de vivre, et son plus beau trésor était de voir le sourire de sa petite sœur chaque année, lors de la représentation sur scène de la troupe.

Ce n'est que lorsqu'il eut atteint sa seizième année qu'il décida de partir en voyage dans la région de Kalos, avec la bénédiction de sa mère et de sa grande sœur. Il se rendit chez le professeur Platane pour récupérer son tout premier Pokémon. Entre le stoïque Grenousse, le malicieux Marisson et la ravissante Feunnec, il choisit cette dernière, car il était fidèle à ses principes et ne voulait constituer une équipe de Pokémon exclusivement féminine. Il appella sa nouvelle protégée Roxane, mais l’appelait affectueusement Roxy.

Tristan voulait devenir dresseur au départ. Il captura son premier Pokémon, une adorable Tarsal qui reçu le surnom de Nova, sur la route 4. Les trois compagnons s'entraînaient chaque jour très dur, et ensemble ils réussirent à décrocher trois beaux badges. Entre-temps, Roxy avait évolué en Roussil, et Nova était devenue une Kirlia.

Pour affronter la quatrième arène, de type électrique, Tristan décida de capturer un Pokémon Sol, en l’occurrence un Kraknoix, sur la route 16. Il décida d'appeler sa nouvelle compagne de route Tempête, en vue de ses futures évolutions.

Il l'entraîna de tout son être, sans vraiment savoir pourquoi, tant et si bien quelle évolua rapidement en Vibraninf, et elle ne fit qu'une bouchée du champion d'Illumis. Prochaine étape ? Le badge Végétal, à Port-Tampères.

Mais ces batailles incessantes ne plaisaient plus à Tristan. La magie s'était estompée, et il était devenu tellement proche de ses trois Pokémon qu'il décida purement et simplement d'arrêter de leur infliger tout cet entraînement difficile qui ne servait qu'à gagner de stupides objets brillants en fer. Ce qui était étrange cependant, c'est qu'il prit cette décision juste avant de retourner dans sa ville natale.

En effet, le jeune homme, désormais âgé de dix-sept ans, se rendit compte bien assez tôt que ce qui lui plaisait dans son voyage, c'était l'exploration : découvrir des lieux inconnus et fantastiques ! Il décida de s'engager sur cette voie là, et de découvrir les lieux les plus improbables, inconnus et secrets. Pour se faire, Tristan se servit de ses acquis de Théâtre pour se constituer une panoplie de costume, de faux nez, de perruques, de maquillage et de masque, qu'il transportait sur lui. A chaque fois qu'il cherchait des informations sur un endroit en particulier, il jouait un nouveau rôle, et pouvait changer de costume pour s'infiltrer dans les soirées les plus mondaines de Kalos déguisé en noble jeune homme, les maisons de retraite transformé en vieillard, ou encore les endroits les plus sordides en prenant l'allure d'un mendiant douteux.
Les informations récoltées par-ci par-là lui permettaient de découvrir des lieux insoupçonnés, et de récolter des trésors fabuleux, qu'il rapportait ensuite au musée d'Illumis. Sa Roussil, sa Gardevoir et sa Libégon le secondait merveilleusement, et Tristan se fit rapidement un nom dans le métier. Lorsque des récompenses lui étaient attribuées, il les envoyait directement à sa mère et ses sœurs, avec qui il gardait contact et qu'il aimait toujours tendrement.

Lorsqu'il eut passé la vingtaine, un haut dignitaire de la société Sylphe SARL de Kanto repéra le jeune homme et décida de lui proposer un job à mi-temps en tant que stagiaire. Bien entendu Tristan, qui rêvait de découvrir une toute nouvelle région, accepta immédiatement l'offre et déménagea pour dans le mois qu'il suivit, le temps de préparer ses valises et de dire au revoir aux femmes de sa famille.

Une fois à Kanto, il fut logé dans un appartement fourni par ses employeurs. Il était plutôt petit, mais Tristan s'en accommodait, d'autant plus qu'il risquait de ne rentrer que très rarement.


Lors de ses heures de travail, il décida, pour le plaisir, de se créer un nouveau rôle de composition : un jeune homme timide, qui boutonnait sa chemise jusqu'au cou, qui portait une cravate serrée et des lunettes de surcroît. En effet, le jeune homme avait une telle confiance en soi qu'il se sentait capable de passer pour l'imbécile de service au travail, c'était même un jeu pour lui. Après tout, il n'était qu'un rouage dans l'engrenage, personne dans la compagnie ne saurait ce qu'il était vraiment : en vérité, l'homme qui l'avait engagé était également membre de l'APP, et en acceptant de devenir stagiaire, Tristan était aussi devenu membre de l'organisation qui considère les Pokémon comme des êtres doués de conscience et non comme des machines de guerre.

La mission du jeune homme ? Infiltrer, comme il le faisait à Kalos, que ce soit les compagnies rivales de la Sylphe SARL, que les groupes de dresseurs qui étaient, selon les sources, contre la loi votée en 2011. Eh oui, Tristan White, ce petit homme coincé, maladroit et boutonneux, celui que les autres stagiaires évitaient à tout prix de côtoyer, était en réalité un explorateur, espion, membre de l'APP. Ça en jette, non ?

Désormais âgé de vingt-trois ans, Tristan a beau vivre ses rêves, et une vie pleine d'aventure et de rebondissements, il n'est pas pleinement heureux pour autant. Il cherche, en vain, la seule chose qui lui manque au fond : la reconnaissance d'un père, parti trop tôt.